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QUARTIERS MODE

Une griffe s’épanouit dans l’environnement qui lui sied. Dans un monde virtuel, elle reste identifiée à l’adresse où elle a pris son envol. Prendre pignon sur rue de Sévigné, rue Bonaparte ou rue Saint Honoré est faire étalage d’affinités avec le quartier de son ADN. La mode, à la pointe de la modernité, pérennise l’image culturelle des quartiers historiques. Les barrières sociales et générationnelles tombées, elle intègre cette nouvelle mixité sociologique favorisée dans le partage des cadres urbains d'exception.

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vendredi 19 juin 2015

SAMARITAINE ISSUE FATALE POUR LE PATRIMOINE

Communiqué commun de SOS Paris et SPPEF

Le Conseil d’État rejette le recours en annulation contre le permis de construire de la Samaritaine. Àprès avoir obtenu gain de cause devant le Tribunal administratif et la Cour administrative d'Appel, les associations déplorent la décision du Conseil d'Etat validant le permis de construire de la Samaritaine, dans un contexte réglementaire et médiatique défavorable aux recours. Cette décision est d'autant plus regrettable qu'elle intervient alors que Paris, dont la "réinvention" a été décrétée, est fragilisé dans son modèle urbain fait d'homogénéité et d'horizontalité. Elles déplorent également les excès du projet tant par l'ampleur des démolitions que par la rupture recherchée avec la rue de Rivoli. Les associations se réjouissent cependant du débat engagé sur les modalités d'expression de l'architecture contemporaine dans les villes anciennes, d'abord au sein des juridictions administratives, mais également dans la presse, malgré la puissance médiatique adverse. La bonne question a ainsi été posée au bon moment. Ce questionnement sur l'intégration de l'architecture contemporaine concerne de nombreuses villes françaises et fait notamment écho à celui de la dernière Biennale d'architecture de Venise sur les effets d'une modernité mal comprise et l'avènement de villes "génériques". Dans ce cadre, l'idée de bâtir sans pastiche ni rupture semblait pouvoir être déduite du Plan local d'urbanisme de Paris, comme l'ont considéré en formation plénière le Tribunal administratif et la Cour administrative d'appel. Cependant, le Conseil d'Etat, jugeant ces dispositions contradictoires, les a privées de portée effective. Un constat s'impose dès lors : l'urbanisme parisien, pourtant l'un des plus fameux et des plus enviés au monde, se trouve dépourvu de protection véritable. La solution est désormais politique : les dispositions nationales et locales d'urbanisme devront mieux protéger nos villes des projets qui les ignorent.

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